L’histoire que tu as entendue n’est pas un conte de mon invention. Ce n’est qu’un mauvais moment. Pendant ces trêves d’une minute, la gourmande cueillait en hâte encore un brin de sa chère herbe ; puis elle retournait au combat, la bouche pleine… Comme ces graviers aux pâles nuances d’or mat qui le rayent mollement, et ces genêts d’or brûlant qui le coupent de leurs ombres, sont plus doux à la vue que les allées droites et les raides charmilles de ce parc orgueilleux et froid ! Tout à coup, la claire-voie du parc s’ouvrit et la belle Stéphanette parut. La belle Stéphanette m’apprit tout ça, en descendant de sa mule, et aussi qu’elle arrivait tard parce qu’elle s’était perdue en route ; mais à la voir si bien endimanchée, avec son ruban à fleurs, sa jupe brillante et ses dentelles, elle avait plutôt l’air de s’être attardée à quelque danse que d’avoir cherché son chemin dans les buissons. Quand elle eut tiré les provisions du panier, Stéphanette se mit à regarder curieusement autour d’elle. Pendant ce temps, à un signal de cloche - car aux Halles c’est la cloche qui règle tous les mouvements, comme le tambour indique ceux de la caserne - les pavillons ont été ouverts ; sur le carreau, Fraîche Tuber Brumale les transactions sont plus actives ; les acheteurs particuliers commencent à arriver ; des sous-officiers escortés de soldats portant de larges sacs tournent autour des monceaux de légumes et choisissent les denrées de l’ordinaire ; des religieuses, des cuisiniers de collèges, des propriétaires de petits restaurants, viennent, marchandant, liardant, se disputant, faire les provisions du jour
Un chien peut-il trouver des truffes sans cours ? J'ai décliné le produit sur tous les plats, depuis l'apéritif jusqu'au dessert (risotto aux truffes et à la crème au mascarpone, d'après une idée "volée" à Pierre Hermé : fabuleux !, à la fois très "truffe" et malgré tout complètement "dessert") en passant par la salade / fromage, et, en étant vraiment très généreux sur les quantités, j'ai consommé dans les 150 g de truffes pour 3 personnes. Une immense volée de corneilles décrivait de longs circuits dans les airs. La fatigue des jambes n’est rien auprès de celle qu’on éprouve à voir quarante mille belles choses dans une matinée. Je viens de quitter de froides hauteurs balayées par le vent du nord, une région de granit humide et pauvre, des landes désolées où rampent les nuées, et je suis arrivé en Quercy, pays de soleil. Ils suivirent le sentier par où la trahison a permis aux Perses de tourner le défilé, et sentirent craquer sous leurs pieds les feuilles tombées des chênes verts. Léonidas eut le tort d’occuper de sa personne un défilé imprenable et de s’amuser à tuer des Persans, tandis qu’il abandonnait à un lâche la garde d’un autre défilé, moins difficile, qui vient déboucher à deux lieues en arrière des Thermopyles
J’avais à peine arrêté le cheval pour jeter un coup d’œil autour de nous, qu’une file d’hommes armés et déguisés sortit en ligne des buissons, et se rangea sur la route en face de nous. C’est une plante très ramifiée, dont chaque rameau, pendant tout l’été, se termine par une cyme de grandes fleurs blanches, au centre desquels se montrent cinq étamines d’un beau jaune, non pas rapprochées en colonne autour du style comme sur les fleurs de la Pomme de terre, mais plus ou moins écartées ainsi qu’on le voit chez d’autres espèces de Solanum. Voilà comment la Provence a vu fuir en trois siècles la moitié de sa terre végétale ; comment, dans les Hautes et les Basses-Alpes, l’humus s’en va par milliers d’hectares ; comment les villes deviennent des bourgs, les bourgs des villages, les villages des hameaux, les hameaux des murs croulants ou des lieux vides, et comment ces deux départements ont 150 000 habitants de moins qu’au moyen âge, 35 000 de moins qu’en 1836. Nos derniers recensements montrent que de 1861 à 1866 leur population a diminué de plus de 6 000 âmes, de près de 7 000 entre 1866 et 1872, de près de 3 000 entre 1872 et 1876. Ces départements presque : déserts perdent en moyenne à eux deux 1 000 personnes par an, malgré leur forte natalité
Son maître pic, l’Obiou (2 793 mètres), appartient à l’Isère ; l’Aurouze, dans les Hautes-Alpes, a 2 715 mètres. Malgré sa petitesse, le Dévoluy porte sur trois départements : les Hautes-Alpes, l’Isère et la Drôme. Ce stérile massif se sépare des monts de la Drôme au col de la Croix Haute (1 500 mètres d’altitude), dont profite le chemin de fer de Grenoble à Marseille. Ces pierres sans herbe, ou parfois avec des brins maigres, courts et rôtis, ce plancher raboteux avait étonné les anciens, comme il étonne aujourd’hui les voyageurs que le chemin de fer mène, en longues lignes droites d’Arles, ville morte, à Marseille, cité vivante. Si l’homme ne met un frein à sa téméraire imbécillité, s’il enlève aux versants leurs dernières racines, ces pays deviendront un chaos de pierres avec des buissons, des touffes d’herbe rare et des lits de sable et de cailloux, fleuves secs et même torrides aux heures du grand soleil d’été, tandis qu’il suffit d’une trombe pour y jeter en quelques minutes un retentissant Niagara. Et en dehors de ce grand travail, on couvre de chênes-truffiers les versants les plus stériles du Sud-Est, autour du Ventoux, au flanc du Lubéron et sur divers monts des Basses-Alpes